La maison de Julie était étroite. En effet, il n’y avait qu’une seule chambre, et pour le couple désormais heureux parent d’une petite fille, la situation devenait compliquée. Ils avaient installé un petit lit parapluie au pied de leur propre lit. Si l’astuce s’était révélée pratique au départ lorsque le bébé ne faisait pas ses nuits, arrivé à ses un an, le couple se rendit à l’évidence : ils manquaient d’intimité. Ils leur arrivaient même parfois de dormir sur leur clic-clac dans le salon pour se retrouver un peu seuls tous les deux. La décision de chercher un nouvel appartement s’imposa donc à eux comme une évidence. Ce n’était pas un choix facile, surtout pour Julie qui avait de nombreux souvenirs dans cette maison : son arrivée dans la petite, mais charmante ville d’Autun, sa rencontre avec Thomas lors de la fête des voisins, son premier rendez-vous avec lui, et les premiers pas de sa fille. Mais elle se rendait bien compte qu’ils ne pouvaient plus continuer comme ça. Ils démarchèrent donc les agences immobilières et se mirent même à chercher sur internet. En effet, n’ayant pas beaucoup de moyens, ils privilégiaient la piste du vendeur particulier. Car il s’agissait bien de cela : le couple ne voulait plus louer, mais devenir propriétaires.
Quelques semaines plus tard, le couple visitait sa cinquième maison. Jusqu’à la, rien n’avait trouvé grâce à leurs yeux. Mais cette maison pourrait tout changer. Tout d’abord, elle se situait non loin de l’appartement de Julie, ce qui serait pratique pour déménager. De plus, elle était tombée amoureuse du quartier de la cathédrale. L’appartement était constitué d’une cuisine ouverte sur un salon, de deux salles de bains et de deux chambres à l’étage, sous les toits. Très vite, le couple tomba amoureux de cette maison. Quelques mois plus tard, ils emménageaient rue Saint-Lazare.
Si l’appartement était idéalement situé, en revanche, il nécessitait quelques travaux de remise au goût du jour. Les tapisseries d’origine étaient vieillottes et la salle de bain du rez-de-chaussée composée de faïence au goût douteux. Ils commencèrent donc les travaux par eux même. Le soir après le travail et le dimanche, ils arrachaient le papier peint, enlevaient la colle fixée au mur et passaient une première couche de blanc pour unifier les murs. Puis ils choisirent leur couleur, un gris perle très clair, pour repeindre entièrement la maison. Entièrement, sauf la chambre d’Eleanor qui était peinte d’une teinte lilas toute douce.
Une fois les travaux terminés, Julie se fit un plaisir de meubler la chambre de la petite fille comme s’il s’agissait d’une maison de poupée. Lit à barreaux en bois d’acajou, cosy en rotin, tout respirait la douceur dans cette chambre. EN sortant les derniers cartons, Julie tomba sur un mobile en bois gravé. Elle se souvint alors que la date était celle de la baby shower et les trois autres étoiles étaient gravées des mots « dors » « petit » « ange ». Elle se fit donc une joie de l’accrocher au-dessus du lit à barreaux de sa merveilleuse petite fille.